journal de bord d'un psychopathe
le Snack-Bar
Douglas, magnat de l'immobilier new-yorkais, s’accapare des appartements. Perdant peu à peu la raison, il élimine physiquement les locataires.
Le Snack-Bar prend la forme d'un found footage de 45 minutes qui plonge le spectateur dans le quotidien d'un homme d'affaires psychopathe.
Ce film est dedié à Léonard Peltier, prisonnier politique Amérindien incarcéré depuis 1976.
Dévorations
Douglas fait des siestes-cauchemars où il visualise la lente respiration d’une immense bâche bleue gonflée par le vent, des bétonneuses qui semblent ne jamais s’arrêter de tourner, et de grandes fosses orthogonales creusées dans le béton d’un chantier désert.
L'homme d’affaire avide d’espace est lui aussi digéré par cette ville comme s’il se trouvait à l’intérieur de son estomac.
Dans un New York vu comme un immense fast-food, Douglas ne fait plus la différence entre hot-dogs et êtres humains. Et l'homme d'affaire renoue avec le comportement assassin des premiers conquistadors.
Dissolutions
Plus Douglas persévère dans sa morbide entreprise, plus la perception des limites de son enveloppe physique et psychique se confond avec les murs que martèlent ses ouvriers avec leurs outils. Les seuls espaces où son corps se libère sont la cuisine et le salon. Il s’y prélasse comme un chat, affalé de longues heures devant ses télévisions, fétichisant les surfaces lisses des banquettes en plastique de ses luxueux appartements.
Fragmentations
Le montage du film prend le parti du morcellement. La vie de Douglas s'apparente à un grand zapping : il passe d'un appartement à un autre, d'une fille à une autre, d'un milieu à un autre, d'un meurtre à un autre.
Le film se déroule à New-York. Mais la silhouette si caractéristique de la ville n’est jamais montrée. La 'Big Apple' est présentée comme un chantier permanent, saturée de tuyaux, de tiges de métal, rythmée par les coups de marteaux des travailleurs et par les allers et venues des tractopelles.
Douglas Everett Davis
Douglas Everett Davis est le point de départ et le centre du Snack-Bar. C'est le premier à répondre à la petite annonce collée sur les murs de New York. A cette période, il travaille... dans une agence immobilière.
Par la suite, il lance sa carrière en tant que comédien et réalisateur.
Le site de Douglas Everett Davis : www.douglasdavis.nyc
Le dernier long-métrage dans lequel Douglas Everett Davis joue est Beach Rats (2017) d'Eliza Hittman. Le film est sélectionné dans de nombreux festivals (de Locarno à Deauville) et reçoit plusieurs récompenses, dont le Prix de la mise en scène au Festival de Sundance.
De la rue à l'écran
Empruntant caméras et éclairages à la Parsons New School of design où il étudie, Alfred Poisson réalise le Snack-Bar de manière totalement indépendante en 2000, à 22 ans.
Pour trouver les comédiens, il met des annonces dans les rues d'Harlem et de Brooklyn, et il fait tourner des acteurs non professionnels. Le film s'improvise au fil des rencontres et des lieux insolites de Manhattan et du New Jersey, pendant 9 mois.
Le montage durera 9 ans, à cause de divers aléas, dont une attaque à main armée à Harlem où une partie des rushs est volée. Des scènes seront retournées en France.
Le Snack-Bar
- Durée : 45 mn. VOSTR
- Réalisation, scénario, montage : Alfred Poisson
- Dialogues : Douglas Everett Davis, Alfred Poisson
- Post-production Fx : Sébastien Alzamora & Sébastien Gariel
- Musique : 'Xerak' Xavier Gutter + Electronic Manor mixed by the Barones + the Anti-Acoustic Warfar by KaosR-One
- Avec : Douglas Everett Davis, Mipam Thurman, Lisa Anne Kostur, Lorraine Ricard, Annelise Peterson, Chelsea Scott, John Myers, Joseph Gonzales, Anna Sheard, Laura Spring, Maxime Riondet, Chris Durk Wild, Latoya Wilcher, Hannah Warren, Nico Price, Gina Nargi
M. Poisson
Alfred Poisson a travailllé comme réalisateur pour la chaîne de télévision Public Sénat, pour les compagnies de danse contemporaine Christian Bourigault et Pal Frenak, comme dessinateur pour la chanteuse Patricia Petibon.
En 1996, il lance une association de création graphique et audiovisuelle, un studio est à la fois porté sur les domaines de la solidarité et de la culture, le Super Fish Studio,
et à la fois porté sur la création de fictions humoristiques et expérimentales, les Fishbrozers.
Contact : alfred@monsieurpoisson.com
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